Définition de l’art brut
Ce sont des œuvres exécutées par des personnes indemnes de toute culture artistique, hors des normes, à partir de leurs seules et propres impulsions. C’est l’art des « sans rien», des « sans noms», parce qu’il s’agit d’un art étranger à la culture. Ces inventeurs de l’ombre ne copient pas, car ni l’école, ni leur famille ne leur ont transmis de culture artistique. Ils n’ont jamais appris à peindre ou dessiner et se trouvent donc « condamnés» à inventer et imaginer leur propre style, leur propre méthode, à partir de rien.
Le terme d’«ART BRUT» a été inventé en 1945 par le peintre Jean DUBUFFET, figure emblématique de cet art, prétendant ouvrir le monde aux enfants et aux délaissés de la société.
L’art brut se caractérise par l’utilisation de matériaux non conventionnels et de couleurs rebutantes,à priori non artistiques. Il exprime la spontanéité et entretient une relation de proximité avec l’art des marginaux, l’art des fous.
Fernand CHATELAIN à Fyé
Les œuvres de Fernand Chatelain sont reconnues à part entière dans ce cadre là, car il pratiquait un art spontané et inventif, en refusant l’harmonie et la beauté.
Fernand Chatelain est né en 1899. D’abord boulanger à Piacé, il devient exploitant agricole à Fyé. A la retraite, il fait construire sa maison au bord de l’axe Alençon/Le Mans: c’est la première maison «Clair Logis». C’est de ses voyages et de son inséparable dictionnaire, mais aussi de faits d’actualité et du quotidien que ce créateur atypique, de nature espiègle et à l’humour jubilatoire, significatifs de l’artiste, va pouvoir s’exprimer avec une ingéniosité et une spontanéité irréductibles. De nature timide, il avait besoin, malgré tout, d’une véritable communication sociale: par le biais de ses sculptures il a pu assouvir son désir de communiquer et d’aller vers les autres.
« L’esprit Chatelain», c’est de faire avec ce qu’il trouvait, cela faisait partie de son esprit: travailler avec du bric et du broc. Il fabriquait une armature en tige de fer, recouverte de grillage qu’il bourrait de papier journal; il recouvrait l’ensemble de plusieurs couches de ciment qu’il lissait et peignait de couleurs vives.
Après sa mort en 1988, alors âgé de 89 ans, les créations seront livrées à la nature, et, pendant plusieurs années, à l’abandon, ce qui fera écrire dans la revue «GEO» de novembre 1999 : « Abandonné depuis la mort du boulanger-sculpteur en 1988, ce jardin d’innocence a vu la nature reprendre ses droits sur les adorables bonshommes qui se désintègrent lentement. »
En 1995, une démarche de sauvegarde est alors engagée par le neveu de Fernand Chatelain, en convaincant sa veuve, Marie-Louise, de léguer l’ensemble des œuvres à la commune de Fyé, qui, par la suite, achètera la maison et le terrain. En 2001, un plan de sauvegarde est mis en œuvre par l’association « Hourloupe », plasticiens de métier. En 2003, le programme obtient le « LABEL DE QUALITE DU FONDS INTERNATIONAL POUR LA PROMOTION DE LA CULTURE », organisme de l’UNESCO.
La restauration des œuvres, qui s’étalera en plusieurs tranches de 2005 à 2008, sera confiée à deux restauratrices professionnelles de l’école des Beaux Arts de Tours, Laure Chavanne et Emmanuelle Sédille. Le coût de l’opération s’élèvera à 150 000 € financés à 40 % par le Conseil Général, 20 % par le Pays, 20 % par la C.D.C. et 20 % par la Commune.
La commune, par l’intermédiaire d’un contrat d’entretien annuel avec la restauratrice, s’est engagée à maintenir l’état des sculptures.
Le site « JARDIN D’ART BRUT FERNAND CHATELAIN » est ouvert au public les dimanches et jours fériés de 14 h 30 à 18 h en période estivale, et toute l’année, sur rendez-vous.
CONTACTS
O.T. des Alpes Mancelles : 02 43 33 28 04
Le Président, François Robert : 02 33 32 91 65